Barbara Bultingaire est en deuxième année de la filière DeutschINSA. Etudiante à l’INSA Strasbourg, elle n’y a pourtant pas encore étudié ! Et pour cause, avec la nouvelle formule du parcours « expert », cette future mécatronicienne passe les deux premières années à la Hochschule d’Offenbourg.
La jeune femme est germanophile dans l’âme depuis son adolescence. Il faut dire qu’elle est à bonne école, puisque son frère travaille à Munich, après un stage en Allemagne. Marchant dans les pas de son ainé, elle a suivi le cursus bilingue lorsqu’elle était au collège et au lycée à Saint-Etienne, avec un enseignement renforcé et des matières enseignées en allemand. Chaque année ou presque, elle effectuait des échanges scolaires avec des correspondants, pendant deux semaines, et même trois mois dans un collège allemand chez une correspondante, grâce à une aide de l’OFAJ (office franco-allemand pour la jeunesse). C’est donc assez naturellement qu’elle a choisi de passer un Abibac en 2015.
Ecole d’été
« Je voulais faire des sciences à tout prix et continuer l’allemand. On me disait que je devais choisir, mais lorsque j’ai vu la filière DeutschINSA, j’ai su que c’était possible et je n’ai pas hésité. » Elle s’inscrit donc à l’INSA Strasbourg et commence le parcours expert1 avec l’école d’été en août 2015. « Nous avions des cours de physique et de maths en allemand le matin, et des cours d’allemand l’après-midi. Cela nous a permis d’avoir un avant-goût des cours scientifiques en langue allemande, et d’apprendre à nous connaître ». A l’issue de l’école d’été, les étudiants choisissent leur spécialité, de manière à intégrer le cursus correspondant dans l’école partenaire.
Différence d’âge
Barbara a choisi la mécatronique, parce que la robotique et l’automatisation la fascinent et que, selon elle, la spécialité donne beaucoup de connaissances dans de nombreux domaines. A seulement 18 ans (Barbara a un an d’avance), elle est la plus jeune et note une certaine différence d’âge avec les étudiants allemands dont la moyenne est de 22 ans. « Ils n’ont pas du tout la même approche. Nous, Français, sortions du lycée, nous avons en général plus de connaissances théoriques, mais eux ont plus de pratique, car certains ont déjà travaillé ». La culture est en effet différente, pour les jeunes allemands, il est courant de prendre une année de césure pour travailler ou voyager, tandis qu’en France, les interruptions dans les études ne sont pas valorisées.
« On s’entraide beaucoup »
Pour s’adapter aux profils variés, la Hochschule d’Offenbourg prévoit des cours de remise à niveau où les étudiants revoient les bases scientifiques, ce qui a permis aux français d’acquérir le vocabulaire et de faciliter leur adaptation, explique Barbara. « On s’entraide beaucoup, nous sommes 2 à 5 étudiants DeutschINSA par classe ». A Offenbourg depuis 18 mois, elle estime que « c’est une expérience vraiment intéressante, si on a le courage et la motivation de partir. Passer deux ans dans un pays étranger permet vraiment de le comprendre. »
Elle reviendra en France l’année prochaine, pour étudier en 3e année à l’INSA Strasbourg. Elle a déjà des pistes pour des stages en Allemagne : les entreprises rencontrées à la Hochschule se sont montrées très intéressées par son profil et lui ont garanti des possibilités de stage. Elle passera ensuite son diplôme d’ingénieur… qui sera double, français et allemand. Natürlich.
Texte : Stéphanie Robert
Photo dans le texte : Klaus Stoeber
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1 La filière DeutschINSA propose trois parcours en fonction du niveau : avancé, confirmé et expert.